Témoignage
Par Ambre Farber & Elisabeth Zico
Dans cet article, on a voulu parler de l’impact que peut avoir l’école sur la santé mentale
des élèves. Il y a beaucoup plus de personnes stressées et épuisées par les cours que ce
qu’on peut penser. Pour l’illustrer, on a fait appel à une connaissance qui a su nous
éclairer sur le sujet. C’est Sasha, 20 ans, qui étudie actuellement à l’ULB, qui nous
explique ce qu’il s’est passé dans sa vie scolaire et comment elle a fait pour s’en sortir.
Quand as tu remarqué que l’école te stressais plus que la normale ?
« Cette phobie de l’école est arrivée quand j’avais 14 ans. J’avais du mal à aller à l’école
et quand j’y étais, je me sentais mal. Pendant les interros ou les examens, j’avais du mal
à me concentrer, j’avais des nausées et les mains qui tremblaient légèrement. J’étais tout
le temps stressée pendant la semaine et à cause de ça, j’ai commencé à sécher les cours
plusieurs fois, jusqu’à un moment où j’ai juste complètement arrêté d’y aller parce que ça
n’allait plus et j’arrivais plus à avoir un rythme scolaire normal. »
As tu demandé de l’aide quand c’est devenu trop intense ?
« J’ai décidé d’en parler à ma mère mais j’ai mis beaucoup de temps avant de lui dire
parce que j’osais pas lui dire tout simplement. Je pense que j’étais gênée de ce que je
ressentais, surtout qu’à ce moment je ne connaissais personne d’autre qui avait le même
problème que moi alors je me sentais seule. Je me sentais bizarre comparée aux autres
parce que je voyais les gens de ma classe passer leurs interros sans soucis, et ça me
faisait encore plus me sentir différente de me dire que j’étais seule à être comme ça.
Donc après en avoir parlé à ma mère, elle s’est renseignée et a trouvé quelqu’un qui m’a
conseillé d’aller dans un centre médico-pédagogique pour les adolescents. »
Comment s’est passée ton expérience dans ce centre ?
« C’était pas facile dès le début étant donné que je ne savais pas du tout dans quel genre
d’endroit j’allais ni avec qui, mais en arrivant là-bas j’étais entourée d’autres adolescents
qui vivaient la même chose que moi, ce qui m’a fait me sentir beaucoup moins seule et
incomprise. Les cours étaient différents, j’avais beaucoup moins d’heures de cours sur
toute la semaine et là-bas, j’ai pu plus ou moins choisir mes cours. Ils m’ont beaucoup
aidée à reprendre un cursus scolaire. Ça s’est pas fait tout de suite, je suis restée là-bas
un an et demi donc on m’a aidée sans trop se précipiter. On a fait les choses de manière
progressive pour être sur que je ne sois pas trop surchargée puis quand j’ai vu que je
n’avais plus besoin de leur aide, j’ai pu partir du centre. »
Sortir du centre a t-il été simple ?
« C’était pas si simple que ça de retourner dans une école « normale » donc je n’y suis
pas allée en n’ayant plus aucun problème, j’ai continué à faire des crises d’angoisses
mais cette fois-ci, elles étaient moins fréquentes et moins intenses qu’avant. Au final j’ai
quand même réussi à mieux gérer mon stress et j’ai pu finir mes secondaires. »
Interview
Pour nous éclairer davantage sur le sujet de la phobie scolaire, nous avons posé quelques questions à Mme Devasagayaum, professeure de français et responsable de la cellule amarrage à Uccle 1.